Sophie Vitteaut
Le 28 mai 2024
Voici les propos d’un patient : « J’accumule des contraintes, je suis débordé, je n’en peux plus ».
Le sentiment d’accumulation et celui d’être débordé sont difficile à vivre. Parfois, c’est seulement un moment passager. Des éléments extérieurs arrivent en chaîne et les émotions désagréables qui lui sont liées s’apaisent avec la résolution des problèmes. Mais souvent, les émotions s’intensifient. L’être qui les éprouve ne sait plus comment s’y prendre pour faire baisser la tension interne qui l’anime. Cette sensation pénible amène à agir de façon impulsive tout en pensant se délester de ce qui a été perçu comme pesant. Elle pousse l’être à :
- abandonner un projet en cours,
- saboter sa vie professionnelle,
- rompre une relation en construction,
- arrêter une psychothérapie ou une psychanalyse en cours,
- déménager brusquement,
- faire du mal à un autre ou à soi-même.
Cependant, la pression éprouvée est la conséquence d’attentes démesurées envers soi-même. Une déception apparaît alors, avec l’intention d’en faire plus et plus rapidement pour combler l’impression d’échec.
Enfin, mettre fin à une relation, à un travail qui déplait ou encore à un projet n’est pas forcément un problème. A contrario, dans le cas de cette sensation de pression, il s’agira en séance, d’en dénouer les causes pour examiner s’il s’agit d’une action de l’être qui va à sa propre encontre où s’il s’agit d’un choix allant vers une situation préférable, plus confortable. Le but est de ne pas agir sous le coup de l’impulsion. L’émotion forte peut être transformée en parole au travers de l’association libre en séance.
En conclusion, se mettre la pression indique un rapport souffrant à soi-même, aux autres ou encore au travail. Cela n’est pas une fatalité. Grâce à une psychanalyse ou d’une psychothérapie, il est possible de vivre ces rapports de façon plus apaisée.